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PROCHAINS SPECTACLES

Arbon

arbon #1809 DEF DSC09796 ld

Le 9 mai à 21h00
Le café parisien
21210 SAULIEU
Réservations cafeparisien@wanadoo.fr
www.cafeparisien.net

Le 18 mai à 21h00
Acropolis Hill
7 rue Mousson ATHENES (Grèce)

Le 29 mai à 20h00
Quinze ans du Diable Vauvert
Rockstore
20 rue de Verdun 34000 MONTPELLIER

Le 6 juin à 20h30
Le caveau
42 grand'rue 57050 LORRY-LES-METZ
http://lecaveau.com.over-blog.com/

Le 16 juin à 20h30
New Morning
7-9 rue des petites écuries 75010 PARIS
www.newmorning.com

Le 8 août à 18h00
Festival Chansons et Mots d'Amou
Arènes 40330 AMOU
www.chansonsetmotsdamou.fr

contact : production@plasetpartners.com

La Fontaine / Brassens

Affiche-lafontaine-brassens 4faces carré

le 12 août à 21h30
83320 CARQUEIRANNE

le 11 septembre à 21h00
Festival Eclats
La Halle 26220 DIEULEFIT

Contact Diffusion : Jean-Luc Grandrie
SEA ART
86 rue de l'Ecole 77720 BREAU
Tel : 01.64.38.70.91 Port : 06.31.16.31.78
E-mail : seaart@wanadoo.fr / jl.grandrie@gmail.com

https://www.facebook.com/lafontainebrassens

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Les albums

COVER IPAP arbonCD

 

arbon #1809 DEF DSC09796 ld Arbon cover light

« Les chansons d'Arbon sont intelligentes, fines, légères, secrètes, un peu comme la musique de Couperin, un peu comme du La Fontaine, un peu comme la poésie de Brassens. Et renouer avec cette tradition, avec une légèreté et une fraîcheur contemporaines, est d'une certaine manière un chef d'oeuvre. » (Michel Serres, de l'Académie française)

Archives

Avant de traverser les nuages

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Depuis janvier 2008, ARBON vous invite à découvrir sur ce blog les fils qui relient ses chansons, sa vie, son travail d’auteur-compositeur, ses inspirations, ses humeurs, l’air du temps et la vie comme elle va… 
4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 06:01

Patachou est morte.

J'aimais beaucoup Patachou : sa voix, sa façon de chanter, son répertoire. La Bague à Jules (Jamblan / Siniavine), Bal chez Temporel (Hardellet / Béart), le Piano du pauvre (Ferré), Maman Papa (Brassens)... Mais la chanson qui me revient aujourd'hui, c'est ce Voyage de Noces (Jean Valtay /Jean Rochette).

J'avais cinq ou six ans, je ne comprenais pas grand chose à l'histoire, à ce lit tout ouvert où des corps s'étaient offerts (mon Dieu, qu'est-ce que cela pouvait vouloir dire, des corps qui s'offraient ?...) et je me demandais bien pourquoi j'ignorais – contrairement, semblait-il, aux autres gosses de mon âge – comment on faisait des châteaux en Espagne. Mais à chaque écoute, je tombais sous le charme de cette femme malheureuse, à la voix chaude, gouailleuse et mélancolique, et plus mélancolique aujourd'hui que jamais.

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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 06:55

Quatre-vingt-dix. Les Belges et les Suisses disent nonante, c'est plus court et plus joli. Mais lorsqu'il s'agit de compter les années, quatre-vingt-dix exprime beaucoup mieux l'idée du "long âge". 4/20/10. Il faut désormais aligner trois nombres à la suite pour atteindre la dixième décennie. Cela dit un cap, auquel on n'arrive pas comme ça.

Vue sous cet angle, la succession des dizaines, dans la langue française, transcrit assez bien les étapes de la vie. Tant qu'un nombre suffit à les dire, les années ne pèsent pas trop. A deux, (60/10) on entre dans la vieillesse, qu'on prolonge avec 4/20. A trois, on ajoute encore un étage. Tout devient lourd.

Maman fête aujourd'hui ses quatre-vingt-dix ans. Sa tête, qui fait désormais souvent avec son corps un angle de quatre-vingt-dix degrés, tournera peut-être légèrement sous l'effet d'un peu d'alcool (mais pas à quatre-vingt-dix), et au moment de souffler ses quatre-vingt-dix bougies, nous poserons sur son front quatre-vingt-dix baisers.

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 06:19
Paraphrase de Wang Wei

Tous les poètes ne descendent pas des fleuves impassibles : j'en connais un qui marche les pieds dans l'eau d'un ruisseau, à la manière de Socrate, mais qui, contrairement à Socrate, en remonte doucement le cours. Il s'appelle Wang Wei *. Il va vers la source, il se dirige vers l'origine, il part à la rencontre de l'essentiel, des éléments vitaux et des formes simples.

Arrivé au plus haut du cours, là où le filet d'eau n'est plus qu'un suintement de la terre, il s'assied, en amont de lui, sur le sol sec, et il attend. Ou peut-être marche-t-il encore, sur ces hauteurs, jusqu'à ce que la saison sèche altère le paysage et que la source se tarisse. Alors il se pose quelque part, là où le cycle de l'eau est interrompu, et regardant le ciel, il attend que se lèvent les nuages. Il fait le lien, et devient le chaînon qui aurait pu manquer, entre la pluie qui ne vient pas encore et la rivière qui a soif. Il boucle par sa présence l'ordre éternel des choses.

* Wang Wei (699-761) : « Marcher jusqu'au lieu où tarit la source / Et attendre, assis / Que se lèvent les nuages »

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 06:40

A la suite de mon article d'hier (Vieux étendards), une de mes correspondantes m'écrit : « Il fait soleil, l'herbe pousse, les arbres font leurs feuilles, ne te laisse pas noircir ton regard : ça n'empêchera rien, sinon ta capacité d'être heureux et de diffuser de la joie de vivre - comme tu sais si bien le faire ».

Elle a raison. La plupart du temps, je vis selon son conseil. Si parfois, une bouffée de colère, ou de tristesse – de noirceur, comme elle l'écrit – monte en moi, je la refoule. Mais il arrive qu'elle m'échappe, comme hier.

Je me tournerai une fois encore vers Montaigne : « La vertu est une façon d'être agréable et gaie ». (Décidément, j'aime cet homme, qui n'associe pas la vertu à l'austérité ou à la rigueur, mais à une humeur chantante.)

Soyons vertueux.

poème de Guy Dumoulin

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 06:25

La mondialisation provoque partout dans le monde une rétractation des peuples sur leur identité, réelle ou fantasmée. Chaque groupe se sent menacé par les autres. L'idée d'accueil, d'ouverture, de brassage, de mixité perd de sa force à mesure qu'elle semble s'accomplir dans les faits. Le refus d'être dilué ou mélangé s'affirme. Chaque nation ressort de ses greniers ses vieux étendards, ses mythes fondateurs, ses fiertés chauvines. On fourbit ses armes, on astique les épées. Il flotte dans l'air une envie d'en découdre qui alimente un sourd désir de guerre naguère inconcevable.

Bizarrement, tout cela rehausse l'éclat de ce splendide printemps, dont on pourrait plus tard se souvenir comme d'une époque heureuse, parée des couleurs intenses et de la vive nostalgie d'une avant-guerre.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 06:33
Chez Calypso

Ulysse est chez Calypso. Il a tout. Tout le confort matériel, tout le luxe dont il peut rêver, la meilleure table, les meilleurs vins, les plus beaux jardins. Sensuelle, radieuse, amoureuse, une des plus belles femmes qui soient au monde est dans son lit. Il a tout, et tout ce qu'il n'a pas, elle peut le lui offrir. Même l'immortalité, car elle est divine. On dirait, aujourd'hui, qu'il connait une réussite exceptionnelle.

Mais il n’est pas bien. Il ne se sent pas bien. Cette vie qu’il mène depuis des années n’est pas la sienne. Il n’en veut plus. Il se sent prisonnier de ces richesses, de cette abondance, de ces séductions. Chez Calypso, il n’est pas chez lui. Il n’est pas à sa place. Alors il décide de partir, « même si quelque dieu veut l’engloutir dans l’abîme »: quel qu’en soit le prix.

Homère dit qu’il se met en route vers Pénélope, vers son fils, vers Ithaque. Il se met surtout en route vers lui-même.

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 06:00
Faveur

Faveur m'écrit. Sa syntaxe a le charme de celles que produisent les traducteurs automatiques :

« Bonjour je suis faveur et je attends à votre profil sur facebook.com qui mignon mon intérêt. vous pouvez me frapper dès maintenant sur mon adresse e-mail afin que nous puissions connaître »

Révèle-t-elle aussi ses goûts ? Je l'ignore. Je la frapperais volontiers si cela peut lui faire plaisir, mais pas sur son adresse e-mail derrière laquelle je soupçonne un dispositif de phishing ou un méchant virus.

Elle joint à son envoi un lien vers sa photo, sur lequel je n'ai pas frappé non plus. Restons couverts.

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 06:33

Naufragés secourus par la population de Rhodes

Une fois n'est pas coutume, je cède aujourd'hui la parole à mon ami Maurice Joyeux, en proie à une sainte colère. D'habitude, la colère ne me plait pas, mais là, à quoi d'autre peut-on laisser cours ? D'habitude, je ne crois pas beaucoup à la prière, mais ici, que tenter ? (On trouvera également le lien vers une pétition. D'habitude, je me tiens toujours à l'écart des pétitions...)

PRIÈRE SUR LA MER

Ils sont vingt et cent, ils sont des milliers, embarqués
Innocents engloutis par les eaux de l’angoisse,
Anonymes,
Frères humains de l’attente et du courage
Les vaincus des abîmes de folle indifférence.
Réveille nous Seigneur, Seigneur tiens nous en éveil.
Leur rêve, leur audace, leur désir, leur peur ne sont pas des «mirages »,
Ils sont des nôtres ces humains, assoiffés de terre d’espérance.
Voici nos mains, nos intelligences, nos mémoires et vouloirs
Voici nos cœurs, nos rages,
Qu’ils ne s’endurcissent
Paralysés de leurs mille raisons
Que l'Esprit Créateur que tu as mis en nous
Les guide pour agir de ta Sagesse et Compassion
Qu’avec d’autres, ils s’engagent !
Ta résurrection est protestation d’existence
Ta vie est délivrance des gouffres du mourir, des naufrages.
Relève les Seigneur, Relève nous,
Renfloue leur corps, nos corps du souffle de Ta Vie,
Sortez Lazares de vos eaux sans tombeaux,
Criez, noyés, crucifiés de nos mers sans mères
Donnez de la voix, vous, les sans voix !
Que nous servions avec toi, Seigneur, la paix sur leurs visages,
La paix déjà là, non loin, pour eux, sur un rivage !

Maurice Joyeux sj – 20 Avril 2015

http://www.lepoint.fr/monde/naufrages-en-mediterranee-le-coup-de-colere-des-jesuites-21-04-2015-1923030_24.php#xtor=CS2-238

https://www.change.org/p/jean-claude-juncker-donald-tusk-federica-mogherini-dimitris-avramopoulos-chefs-d-etats-de-l-ue-arr%C3%AAter-les-naufrages-en-m%C3%A9diterran%C3%A9e-et-mer-eg%C3%A9e-renforcer-les-capacit%C3%A9s-de-sauvetage-lutter-contre-les-passeurs-d%C3%A9velopper-une-politique-d-asile-europ%C3%A9en

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 06:37

Nos vies sont devenues si longues et nos raisons si courtes
Qu'on ne sait rien du monde où l'on va finir par échouer
On est tous des marcheurs face à la steppe avec nos yourtes
On est tous des errants avec l'océan à braver*.

Migrants. J'aurais dû écrire migrants, à la place d'errants. Sur le fond, c'est presque la même chose, mais désormais, je chanterai migrants. On est tous des migrants. Nous faisons semblant de l'ignorer, (et comme il est dur, mon Dieu, de savoir que notre petit confort va finir !), mais face aux bouleversements du monde qui nous attendent, nous risquons de ne pas tarder à être comme tous ces malheureux qui cherchent à traverser la mer, et se noient, parce que leurs villes ou leurs pays sont devenus invivables.

Nous sommes pareils à eux. Nous ne le savons pas encore. Ou – et c'est peut-être ça, au fond, qui nous effraie dans ces drames, et nous y rend vaguement indifférents : nous ne voulons pas le savoir. Nous sommes pareils à eux. Et eux, en tout cas, sont pareils à nous. Exagérément pareils.

* Le Cap & la Boussole, paroles et musique Arbon

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 06:27
Dieu vomit les tièdes

Cette dame me dit : - Dieu vomit les tièdes. Vous savez, c'est dans Saint Jean. Dans l'Apocalypse. Dieu vomit les tièdes. Dans ce cas, je suis une vomissure de Dieu. Etre vomie, est-ce une modalité particulière de création ? Si oui, comment fait-il les autres ? Chie-t-il les chauds ? Crache-t-il les froids ? On ne nous dit rien là-dessus. C'est dur à avaler, vous savez, des paroles comme ça.

Je vois bien qu'elle est en colère, et je ne la trouve pas spécialement tiède dans son expression. Je comprends ce qu'elle veut dire. Moi aussi je me sens tiède : pondéré, mesuré, raisonnable. Ce sont des qualités utiles à la vie sociale. Je les apprécie. Je les revendique. Mais je comprends aussi Saint Jean. Dieu ne passe pas par des gens comme moi. Il a besoin d'exaltés, de fervents, de généreux qui vont à la rencontre de leurs frères en détresse. Il a besoin de personnes qui vont au-delà d'elles-mêmes et savent donner aux petits, aux blessés, aux faibles, aux marginaux, du temps et un espoir d'amour. Il a besoin de gens qui sortent de la tiédeur douillette de leurs maisons, avec un cœur bouillant pour combattre l'extrême froideur dans laquelle le monde enferme ceux qui n'ont rien.

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