Il y a quelques mois Claudine et moi avons fusionné nos bibliothèques. Tous les livres que nous avions jusque là conservés dans des endroits divers, nous les avons rassemblés et triés, et soumis à un grand brassage. Comme ils étaient bien trop nombreux pour notre nouvel aménagement, beaucoup n'ont pas survécu à l'opération: jetés, ou donnés, ou exilés à la cave, ou en dépôt chez des amis. Ceux qui ont franchi l'étape, nous les avons rangés dans notre nouvelle bibliothèque, sans distinction d'origine ou de propriétaire initial.
Ont donc pris place sur ces étagères, mêlés à ceux qui me sont familiers, bon nombre d'ouvrages que j'ignore, et que Claudine, qui a toujours beaucoup lu, avait achetés antérieurement à notre rencontre. De temps en temps, en m'approchant d'eux, je hume les plaisirs qu'ils pourraient me réserver. Certains ( leur titre, leur format, leur âge, leur mystère ? ) m'attirent plus que d'autres. A quoi tient le charme d'un livre, avant qu'on ne l'ait ouvert? L'un d'eux s'est glissé dans mes mains. Malingre, couverture jaune, papier devenu cassant : les Cent poèmes d'amour et d'exil, de Nahabed Koutchak.
Impossible d'en parler à la va-vite. Il me faudra deux ou trois articles. J'y reviendrai.