27 mai 2008
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06:30
Il ne faut pas aujourd'hui désespérer Boulogne (s/mer), pas plus qu'hier Billancourt.
En ces temps difficiles pour les marins-pêcheurs, je leur suggère donc une pêche économique en gazole:
Pas de quotas à craindre, l'espèce n'est pas en voie d'extinction.
Toutefois, le con n'étant pas rare, il ne faut pas s'attendre à le vendre très cher.
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Lu - vu - entendu...
26 mai 2008
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Mon ami Jacques Langlois, qui a lui aussi connu un
tambour de ville, que l'on prend pour
Dustin Hoffmann partout sauf là où cela lui ferait plaisir, et qui est l'un des plus grands
tintinologues au monde, est l'homme à qui l'on doit la plupart des
excellents ("ex-ceylan") commentaires de ce blog. (Les liens renvoient aux articles dont il faut lire les commentaires).
Il est à vrai dire coutumier de ces traits d'esprit. L'un des plus beaux dont je me souvienne, c'était au mariage d'un de nos amis communs. Le grand-père dudit ami était général, et formait avec son épouse un couple fier quoique assez décati. L'ami nous présente à eux, en les munissant de leurs titres : « Le général L...., la générale... »
Jacques se retourne vers moi :
- Ça la générale ? On dirait plutôt les dix dernières !
(La banque HSBC ayant, dans ses publicités, fait d'un certain Langlois son client-héros à travers le monde, je lui présente par avance mes excuses pour toute confusion qui résulterait du titre de cet article).
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Lu - vu - entendu...
25 mai 2008
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Je vous recommande la lecture du Mal propre, le dernier livre de
Michel Serres. Il y dissèque le lien profond, éthologique, qui existe entre le sale (ce que le corps, humain ou social, expulse : crachat, urine, fumier, sang, sperme, cadavres) et la propriété. Nos déjections et rejets marquent notre territoire. Quand on a craché dans la soupe, personne d’autre ne la mangera.
Or, d’une certaine façon, il en va de même avec les ordures et les déchets industriels. Si avec mon usine, je pollue un terrain, j’en expulse de facto le paysan qui en était propriétaire. Je crache dans sa soupe, il n’en jouira plus.
Aujourd'hui l’espèce, avec la puissance technique dont elle dispose, perpétue ce mouvement d’appropriation à l’échelle de la Terre. Elle pollue, mais cette fois sans limite. Fumées, gaz, ondes, radiations ne marquent plus d’espace précis. Le lieu disparaît. Le sale ne crée plus du propre (au sens propriété) mais l'annule. Inaugurons-nous la dépossession du monde ?
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Lu - vu - entendu...
24 mai 2008
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Vermisseau 1 De tout temps l’humain m’a traité comme un nuisible
Pourtant ce qu’il fait contribue
A ma prospérité c’en est presque risible
Et à celle de ma tribu
Dans ses bateaux jadis j’ai fait de beaux voyages
Longicorne ou phylloxera
Les transports m’ont aidé à prendre l’avantage
Et désormais c’est le climat
Phylloxera plein d'entrain
Troublant l’isothermie dont j’avais l’habitude
L’effet de serre m’enhardit
Je délaisse aujourd’hui les fixes latitudes
Je pars découvrir du pays
Le thermomètre monte et moi je prolifère
L’homme croit m’en empêcher mais
Ma larve a son secret ma nymphe a son mystère à suivre
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Refrains & couplets
23 mai 2008
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06:41
Quelqu’un qui m’est très proche et très cher est revenu l’autre jour tout sourire du marché.
Je m’informe de la raison de cette bonne humeur.
-Je viens de faire une excellente affaire. J’ai acheté trois steaks pour le prix de quatre !
J’aurais dû lui conseiller d’aller faire ses courses sur eBay, où les affaires sont encore meilleures, si l’on en croit l’étiquette suivante :
Certes le prix est en francs, mais c’est pour 100 grammes.
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Lu - vu - entendu...
22 mai 2008
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06:08
Je passe rapidement sur le fait que
Myspace, c'est globalement moche et mal fichu (pages illisibles, surchargées de graphismes, d'infos, de videos, de slideshows, de rubriques chiantes à lire et à mettre à jour).
Je passe aussi sur le fait que c'est l'endroit où, parait-il, il faut être en tant que chanteur. Ça, ça m'horripile. (Qu'on m'impose où je dois être, je n'ai jamais bien supporté.)
Mais le pompon, ce sont les amis. Les "amis" de Myspace ne sont qu'exceptionnellement des amis. Ce sont des parasites qui viennent pondre une crotte publicitaire sur votre page, pour annoncer LEUR concert ou LEUR nouveau titre. Ce sont,
par millions, des Séraphin Lampion virtuels.
Ou alors, des fantômes:
Ferré, Brassens,
Sinatra, Vian… à qui d'innombrables débiles ou ignorants écrivent pour leur faire découvrir leur dernière chanson.
Brel se présente en anglais. "Qui je suis : One of THE greatest components in the French 'Chansion' scene... I had the ability to hold up a mirror to Human nature and say '..I know you'. Still massive in France, and a beloved cult figure in the U.K. and U.S.A. I died in 1978" .
Ferré a pour amis Claude Debussy et Michel Sardou. Et Shakespeare Emile Zola et Bust magazine...
On ne s'étonnera pas que dans tout ce fatras une invention géniale ait vu le jour : un programme générant ses
meilleurs amis (
top friends) de façon aléatoire...
© Hergé - Moulinsart
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Le fil des jours
21 mai 2008
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Je réponds ici à la curiosité légitime de quelques uns qui se demandent comment j’ai bien pu me retrouver invité à
Cannes par Jeanne Moreau.
J’ai connu Jeanne par l’association Equinoxe, qu’avait créée Noëlle Deschamps : elle en était la Présidente, moi administrateur.
Cette association, qui existe toujours, a pour objet d’offrir à des scénaristes débutants ou confirmés l’occasion de soumettre leur scénario à l’avis de plusieurs grands professionnels du cinéma, d’horizons et de nationalité variés. Les temps forts de son activité étaient les ateliers d’écriture, qui se sont longtemps tenus deux fois par an, au printemps et à l’automne, dans le cadre assez exceptionnel du château Beychevelle, dans le Médoc. Au fond du parc coulait la Garonne, au fond des verres le Saint Julien.
Jeanne justifiait ainsi son implication : « Si ceux qui écrivent des scénarios en France étaient des menuisiers fabriquant des chaises, on se retrouverait le cul par terre presque à chaque fois qu’on déciderait de s’asseoir ».
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Au fil des rencontres
20 mai 2008
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J'ai
évoqué cette chanson lorsque je me suis livré, il y a quelque temps, à des considérations sur les
déréglements écologiques que nous connaissons. En voici le texte.
Je suis le vermisseau dont se défient les hommes
Le charançon qui veille au grain
Le carpocapse obscur croquant le cœur des pommes
Le doryphore plein d’entrain
Doryphore(s) plein d'entrain
On use à mon endroit d’épithètes acides
Parasite ou bien ravageur
On répand contre moi beaucoup d’insecticides
On empoisonne fruits et fleurs
Tique moustique taon termite sauterelle
Mite fourmi et cetera
J’infiltre cependant ce monde dans lequel
L’homme se piège comme un rat à suivre
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Refrains & couplets
19 mai 2008
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A propos de
préface, il arrive que je fasse oralement un préambule pour introduire une chanson.
Comme en témoigne cet enregistrement en public du 9 avril dernier, (video ci-après), c'est le cas pour
Paul et Romeo (dont la musique est due à Oscar Sisto).
On m'a fait valoir en effet que sans ce préambule sur les couples d'amoureux célèbres, la petite fantaisie de mon propos risquait d'être plus difficile à saisir.
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Refrains & couplets
18 mai 2008
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Il y a dix ans jour pour jour, le 18 mai 1998, ouvrait le site de 00h00.com, premier éditeur en ligne au monde.
J’avais créé cette société avec Bruno de Sa Moreira. Conformément à la mythologie des « start-ups » (qu’on ne connaissait pas encore) nous avons travaillé pendant plus d’un an dans sa cuisine de la rue Buffon pour concevoir et mettre au point, avec le concours d’un jeune prestataire californien, un système dynamique complètement intégré de publication et de distribution de documents numériques, avec paiement en ligne.
L’histoire de 00h00 (prononcer zéro heure) dura six ans. Ce fut une aventure extraordinaire, que je ne raconterai pas maintenant. Elle connut une grande notoriété internationale (avec articles dans le New York Times, Fortune, le Wall Street Journal…), et nationale. Nous avions le sentiment d'inititer une révolution. Mais c'est sur le terrain de la musique, et pas celui du livre, que le numérique s'embrasa.
Des éditions 00h00, aujourd’hui, tout a disparu. Même dans les sites consacrés aux archives du Net, je n’ai retrouvé aucune image du site. A fortiori, je n’ai pas retrouvé l’écran de la page d’accueil de ce 18 mai 1998.
En fouillant le disque dur d’un de mes anciens ordinateurs, j’ai juste repêché l’image ci-dessous. Elle date probablement de septembre 1998, et présente le livre qui fut notre premier succès.
Les couleurs « ethniques » du site apparaissent aujourd’hui étonnantes. Le designer qui conçut les aspects graphiques de 00h00.com avait dans son bureau un poster qui disait : « What you miss in computers is a little bit of Africa ».
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Le fil des jours