le 11 septembre à 21h00 Festival Eclats
La Halle 26220 DIEULEFIT
Contact Diffusion : Jean-Luc Grandrie SEA ART
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« Les chansons d'Arbon sont intelligentes, fines, légères, secrètes, un peu comme la musique de Couperin, un peu comme du La Fontaine, un peu comme la poésie de
Brassens. Et renouer avec cette tradition, avec une légèreté et une fraîcheur contemporaines, est d'une certaine manière un chef d'oeuvre. » (Michel Serres, de l'Académie française)
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Avant de traverser les nuages
Depuis janvier 2008, ARBON vous invite à découvrir sur ce blog les fils qui relient ses chansons, sa vie, son travail d’auteur-compositeur, ses inspirations, ses humeurs,
l’air du temps et la vie comme elle va…
Etienne Klein, il l'a dit et montré à l'Essaion ces deux dernières semaines, possède un gilet sur lequel est imprimée l'équation de Schrödinger.
Pour les personnes qui n'étaient pas assez proches de la scène, ou tout simplement qui n'étaient pas là, mais sont curieuses d'en connaître un peu plus, voici donc ce qu'on peut lire sur ce vêtement :
Il semble, entres autres conséquences, que cette expression mathématique gouverne dans certaines circonstances la vie des chats.
Pas dans toutes, cependant, comme l'atteste ce document sur la fin tragique du chat de Schrödinger:
Hélas ! Ma dernière invitée a un empêchement pour la soirée prévue à l'Essaion. Le 9 avril, ce n'est donc pas Cyrielle Claire qui sera sur scène à mes côtés, mais Etienne Klein, qui a accepté de reprendre du service. Vu le triomphe qu'il a fait mercredi dernier, c'est au fond réjouissant pour tout le monde qu'il revienne en deuxième semaine.
Le Diable Vauvert, c'est le nom de la maison d'édition de Marion Mazauric. Pourquoi le Diable? Parce que le Diable pour Marion ce n'est pas le mal, mais le chaos, la fête, la subversion: la vie. Pourquoi Vauvert? Parce qu'elle est partie très loin de Saint Germain des Prés, étant installée à... Vauvert, dans le Gard.
J'avais invité Marion à partager la scène avec moi mercredi, je ne pouvais donc pas ne pas chanter avec elle (et Céline Robinet) la java du diable, de Charles Trénet.
Cette chanson raconte l'histoire d'une chanson, écrite par le diable sur un rythme de java, qui s'empare de tous les esprits, sème partout le désordre, et puis cesse un jour brusquement d'exister. Savez-vous pourquoi? La fin, telle que Trénet l'a écrite, est très étonnante et se trouve sur la video.
Hier, c'était une méditation sur la mort. (A ce propos, je recommande à tous l'extraordinaire version des Sept dernières paroles du Christ de Haydn, que Michel Serres a enregistrée en 2006 avec le quatuor Ysaye).
Mais aujourd'hui, c'est Pâques. On chante, on danse, on se réjouit ! On aime la vie !
Vivre est un privilège, un honneur, un bonheur. Tu l'as toujours su. Mais voici qu'arrivant vers l'âge où il faut se résoudre à ce que le repas prenne fin, ta parole prend plus de force encore, de présence, de densité.
C'est au fond le seul message qui vaille, aimer la vie. Ce n'est pas forcément de la sagesse, car cet amour-là, comme les autres, peut (et doit) nous conduire à quelques folies. Mais c'est la pire des folies, ou sans doute des tristesses, de passer à côté du banquet sans le voir, de l'avaler sans le goûter, d'y toucher sans le sentir.
De nous avoir rappelé cela l'autre soir, jamais nous ne te dirons assez merci.
Céline Robinet, c’est une sacrée fille. Vive, décapante, libre. Auteure, slameuse (sous le pseudo de Kacosonia) et traductrice, elle vit de sa plume à Berlin.
Son premier recueil de nouvelles: "Vous avez le droit d'être de mauvaise humeur, mais prévenez les autres!" a été publié au Diable Vauvert en 2005. Du second, "Faut-il croire les mimes sur parole ? ", Amélie Nothomb vient d’écrire :
« Un livre fabuleux : j'ai lu Faut-il croire les mimes sur parole ? avec bonheur et hilarité. Dommage qu’il n’y ait pas eu à côté de moi un cléptophone pour capturer les bruits de mes rires, grincements, étonnements sonores et autres vrombissements de jubilation. »
Voici un extrait du premier:
« J'habite près de l'Alexander Platz. La plus grande place de Berlin-Est. Juste à côté de la gare. Tellement près que les annonces des trains couvrent le bruit de ma télévision. J'ai été très étonnée la première fois que j'ai entendu le présentateur du journal de 20 heures gueuler : "En voiture s'il vous plaît!" Je n'ose plus rien faire. Quand je suis devant le frigo, je dois faire "attention à la fermeture automatique des portières!". Chaque fois que j'allume une clope, on me rappelle qu'il est interdit de fumer. En plus avec le plan Vigipirate, je suis obligée de jeter mes mégots sous le tapis du salon. Parfois j'ai l'impression que quelqu'un se fout de ma gueule... Et s'il n'y avait que les annonce du personnel de gare! Mais il y a aussi les trains et l'équipement du TGV, du RER, et puis le métro aérien, le tramway. Ça grince, ça vrombit, ça crie la ferraille. Sur la route à quatre voies, les voitures, les bus, les camions passent iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinlassablement devant ma fenêtre. Pour rendre à l'avenir cette route encore plus fréquentable, une armée d'ouvriers manie des marteaux-piqueurs directement devant la porte de mon immeuble. DES MA.A.ARTO.O PI.I.IQUEU. EU. EURS! Mon appartement vibre toute la journée. Je n'en dors plus de la nuit. Je suis tellement fatiguée que je pourrais me servir de mes cernes comme soutien-gorge. »
Pour présenter Marion, je laisse la parole à Thomas Clément, on peut difficilement être plus efficace :
Marion Mazauric est à l’édition ce que Jimi Hendrix est à la Fender Stratocaster (pour les très nuls : sa guitare). Après une brève trajectoire qui l'a conduite d'Actes Sud à Marseille, elle est devenue en 1987 adjointe du directeur littéraire de J'ai lu, puis directrice littéraire en 1996. Après 13 ans de va-et-vient entre Paris et Nîmes, elle a décidé de rentrer chez elle pour créer Le Diable Vauvert, sa maison d’édition à elle toute seule et à ses associés. Le succès arrive très vite, notamment grâce à la découverte de Nicolas Rey qui obtient le prix de Flore en 2000 pour son roman Mémoire Courte. Qualifiée par la presse parisienne d'intrépide, de trublion, de turbulente, voire de guerrière aux cheveux gris acier, Marion Mazauric est facilement repérable parmi les clones germanopratins, c’est la seule qui est enthousiaste quand elle parle de ses auteurs ! http://clement.blogs.com/thomas_clment/2005/12/comment_jai_sig.html
C’est tellement vrai, cet enthousiasme pour ses auteurs, qu’elle a invité Céline Robinet à partager la scène de l’Essaion avec elle et moi mercredi prochain. Et Céline aussi, c’est quelqu’un…
« Je me souviens de crépuscules où, debout sur le pont, le sextant à la main, j’attendais qu’une étoile s’allume pour faire le point. Il m’arrivait alors de plonger, de changer mon regard attentif en celui de la mer elle-même, dont l’œil unique, abîme sphérique vert, contemple, extatique en ses larmes amères, l’absence bleue de Dieu »
Michel Serres
Vous êtes nombreux à m'avoir demandé, à l'issue de la soirée de mercredi 12 dont vous êtes apparemment sortis heureux, les références des textes que Michel Serres a lus en scène. Les voici: 1. "J'ai habité la mer" in l’Art des Ponts, p 140-141 (Le Pommier) 2. "Clameur d'amour" in Nouvelles du Monde, p 61 à 63 (Flammarion) 3. "Quitter le repas de la vie": in Le Parasite (Grasset) 4. "Le Ravi" in Statues, p 243 à 245 (François Bourin Editeur)