Me reviennent, en ce jour des morts, ces mots de Paul Valéry extraits du cimetière marin:
Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L'argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs
Ils disent parfaitement notre inéluctable destinée d'outre-mort, son caractère à la fois radical et paisible. Morts, nous allons sous terre, la chair se décompose, et la terre nous boit. Notre devenir est réglé par les lois de la chimie organique. La nature nous recycle. Nos humeurs sont absorbées. Nos molécules s'éparpillent. « Tout va sous terre et rentre dans le jeu ».
Dieu aura du boulot pour rassembler tout ça le jour de la résurrection de la chair (et ce n'est pas le développement de la crémation qui va lui simplifier la tâche).